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Actualités :  »Pour avoir fait 4 ans, Homéky peut être jugé sur pièce  »; Sosthène Sèflimi

263 409 vues , dans Infos , le 8 mai 2020 Étiquettes : , , ,


Invité du douzième numéro de l’émission «Bénin Sports à Cœur Ouvert» de l’organe de presse www.benin-sports.com, Sosthène Sèflimi, a apprécié  les 4 années de gestion du Ministre des sports Oswald Homéky. Dans cette livraison, nous publions la première partie des interventions du Chroniqueur et entrepreneur sportif qui relève les insuffisances inhérentes à la Conception et la gestion des Projets «Classes sportives et Associations communales».

Vous êtes le Président de l’Association nationale des initiatives de formation en football (Anif-Football) mise sur pieds le jeudi 02 août 2018 au Centre multimédia des adolescents et des jeunes du Bénin (Cmajb). Parlez-nous de cette Association

Merci pour l’intérêt que vous accordez à l’Anif-Foot. Nous avons décidé avec plusieurs acteurs de mettre en place un creuset pour booster la formation des jeunes dans leur milieu de vie. Nous avons surtout pensé aux jeunes qui ne sont pas dans les centres de formation. Les jeunes qui sont dans des équipes des villages et des quartiers de ville qui sont généralement entraînés par des encadreurs non diplômés. Nous avons depuis la création de l’association, organisé plusieurs formations au profit des encadreurs locaux de et nous allons continué ainsi. C’est le lieu de saluer le Chef d’état-major de l’armée de terre, le Colonel Fructueux Gbaguidi, Président d’honneur de l’association qui dès les premiers instants a cru à l’initiative et n’a pas cessé de nous soutenir et de nous prodiguer des conseils.

Il y a quelques semaines, le ministre des sports, Oswald Homéky a présenté le bilan du Gouvernement dans le domaine du sport. Qu’avez vous retenu en 4 ans de gestion du ministre Oswald Homéky ?

Après le Ministre Houdé, le ministre Homéky est déjà rentré dans l’histoire pour avoir été ministre des Sports pendant 4 ans et il est toujours en poste. On ne peut que lui souhaiter de rester le plus longtemps possible. Ceci étant, le ministre Homéky a eu la chance de conduire jusqu’à termes plusieurs de ses initiatives. On peut le juger effectivement sur pièces. Je ne pourrai cependant pas me prononcer sur toutes ses actions. Je vais en prendre quelques unes parmi les plus importantes. 

Que dites-vous des classes sportives ? 

Ce projet a été initié par le Gouvernement précédent et reconduit par celui du Président Talon. Les classes sportives continuent de porter les tares qui sont consubstantielles au projet. Quand les enfants sont encadrés jusqu’en classe de 3ème, le projet veut qu’à partir de la seconde, qu’il y ait un Centre national de formation sportive (Cenafos) qui récupère les meilleurs. Le Cenafos n’ayant jamais existé, le projet n’a plus de suite pour un enfant qui sort de la classe de 3ème. La finalité du projet continue de poser problème. En outre, la masse horaire affectée aux classes sportive n’est pas conforme aux normes. Enfin, la qualité des formateurs pose toujours problème. Il y a au Bénin un problème de nomenclature des formateurs. On ne sait pas qui est qui et qui est vraiment outillé pour faire quoi. Au football par exemple, les seuls diplômes professionnels d’entraineurs  qui existent sont délivrés par la Fédération béninoise de Football (Fbf). Allez savoir combien des encadreurs des classes sportives de  football sont nantis d’un diplôme professionnel d’entraîneur et lequel des diplômes détiennent – ils. Voilà mon appréciation des classes sportives. 

Que pensez-vous des associations communales ? 

Le projet des associations communales est une bonne chose. Le problème, c’est que nos lois sur la décentralisation ne donnent pas une autonomie financière aux Collectivités locales. Il existe ce qu’on appelle  » le principe d’unicité de caisse  ». Par exemple, si la Mairie de Cotonou collecte des taxes dans les marchés sous tutelle, les fonds sont versés dans un compte et pour avoir accès à ces ressources, la Mairie passe par le Receveur percepteur nommé par le Gouvernement. Les Communes ne sont pas suffisamment libres pour financer une Association sportive. Enfin, le Gouvernement ne peut pas continuer à faire du babysitting en prenant en charge les salaires des encadreurs à leur niveau.

Qu’en est-il alors des centres de formation ? 

Au sujet des centres de formation, je pourrais en parler puisqu’il existe une Direction des sports et de la formation sportive qui s’occupe aussi des centres de formation. Comme ses prédécesseurs, le ministre des Sports a commis l’erreur de ne pas libérer les centres de formation. Dans aucun pays ayant réussi son football, vous ne verrez un ministère gérer les centres de formation au point d’avoir un budget annuel permettant d’organiser des missions d’évaluation et un tournoi. Un ministère des Sports n’organise pas un tournoi. Les centres de formation devraient être chacun la pépinière d’un club affilié à la Fbf. Le ministère devrait alors subventionner la Fbf pour qu’elle puisse organiser le Championnat des centres de formation par catégorie. Ainsi, les jeunes joueurs auraient tous des licences dès le départ.

Que faire pour parfaire ces deux projets ? 

Il faut trouver une solution qui ne fasse pas dépenser l’État. Les Associations sportives Communales  n’étant pas des clubs professionnels, il y a à former des encadreurs locaux qui devraient pouvoir être payés selon les ressources des communes. Ce qui manque au ministère des sports, c’est un programme cohérent qui englobe toutes les initiatives et qui démontre les corrélations entre les différentes initiatives. Ce document n’existe pas.

Réalisation : Sènankpon Pérez Lekotan 

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