Football – CDM Féminine U17 2024 – Elimination du Bénin en Algérie : À qui la faute entre la Fbf et le Ministère ? Le récit de l’échec des Amazones

Plus le temps passe et plus j’ai du mal à comprendre ce qui motive les décideurs au sein de la Fédération Béninoise de Football. La sélection nationale féminine U17 puisque c’est d’elle qu’il s’agit a été sacrifiée sur l’hôtel de l’improvisation et de l’impréparation à la FBF. Une pratique qui malheureusement a la peau dure malgré la nouvelle dynamique imprimée dans tous les secteurs par le Chef de l’Etat Son Excellence Patrice Talon.

Les Béninois étaient tout heureux et enthousiastes à la sortie du match aller face à l’Algérie le dimanche 04 Février 2024 au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou. Dans un match maîtrisé du début jusqu’à la fin, les filles de Sylvain Zèvounou l’ont emporté 2buts à 0 donnant de l’espoir à tout un peuple pour la qualification au tour suivant. Tour suivant dites-vous et c’est là que la FBF décide de rentrer dans la danse pour gâcher hélas.

Après avoir joué l’Algérie à domicile, le Bénin devait jouer le match retour le vendredi 09 Février 2024, une affiche programmée de longue date et pour laquelle la sélection nationale a perdu 0-2 avant de se faire éliminer aux tirs aux buts. A première vue, l’Algérie qui élimine le Bénin, tout parait normal. Mais comment les Béninoises peuvent-elles gagner un match pour lequel l’effectif n’a été au grand complet à Alger le vendredi 09 Février (jour de match) aux environs de 02 heures du matin. Il n’y a donc pas eu de reconnaissance de la pelouse le jeudi 08 Février, les Béninoises pendant ce temps erraient encore dans les couloirs de l’aéroport d’Istanbul. Pour comprendre ce qui s’est réellement passé, il est important de faire un retour en arrière.

Lundi 05 Février 2024, lendemain de victoire au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou, le staff technique de la sélection nationale n’a aucune idée de la programmation du vol qui doit amener l’équipe à Alger, et donc se retrouve dans l’incapacité de planifier ses séances de la semaine. Mardi 06 Février, le staff technique apprend que le vol aura lieu dans la soirée avant que quelques minutes plus tard on l’informe que c’est plutôt le mercredi 07 qu’un premier groupe va prendre départ de l’Aéroport de Cotonou et un deuxième va s’envoler de Lomé.

Après des conciliabules entre ministère des sports et FBF, il est finalement décidé que tout le groupe rallie Lagos pour un vol en direction d’Alger via Istanbul. Là encore une guéguerre est née entre le Ministère et la fédération sur le moyen à utiliser pour se rendre à Lagos. Alors que la fédération souhaite un vol, le ministère propose un voyage en bus. A l’arrivée, c’est la solution du ministère qui est adoptée mais malheureusement le convoi se présente à l’aéroport international de Lagos au moment où le vol était déjà fermé, conséquence la sélection n’a pas voyagé cette nuit du mercredi.

Jeudi à Lagos alors que tout le groupe pensait rallier Alger en bloc, les responsables de Turkish Airlines informent les Béninois que le groupe sera finalement séparé en 3 et que d’Istanbul à Alger une première partie va voyager à 06h55, un 2ème à 14h et un 3ème dans la soirée. Malheureusement en raison d’un retard sur le vol de Lagos le 1er groupe a manqué le vol de 06h55 pour Alger. L’un dans l’autre c’est le vendredi aux alentours de 02 heures du matin que l’ensemble du groupe s’est retrouvé à Alger. Il est important de préciser aussi que durant la longue attente à Istanbul, les joueuses n’ont pas pu se nourrir convenablement.

Alors avec le recul on est quand même en droit de se poser quelques questions à savoir :

Pourquoi avoir attendu le lendemain du match aller pour se mettre à établir le plan de vol sur le match retour ? Pourquoi avoir pris du temps à adopter la solution de Lagos et pourquoi avoir rallié Lagos en bus malgré le temps qui ne jouait pas en faveur du Bénin ? Des réponses correctes et sincères à ces interrogations permettraient au peuple de comprendre et de se faire une idée de la gestion du football dans notre pays. A un moment où le Chef de l’Etat s’échine à faire du Bénin une grande nation de sport ; de telles pratiques doivent être bannies, il est d’ailleurs impensable que cela se passe encore dans le Bénin de Patrice Talon. Le Ministre Benoît Dato doit vite réagir, plus jamais il ne faut accepter que les jeunes sportifs béninois subissent de tels sorts. Les responsabilités doivent être situées, c’est un minimum dans un pays où le sport est érigé en priorité de développement, c’est aussi ça la rupture et j’y crois.

La Rédaction