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Football / Entretien : « La Can est un évènement qui se vit, ça ne se raconte pas » ; Rodrigue Kossi Fiogbé

50 110 vues , dans Football , le 17 avril 2020 Étiquettes : , , , , , ,


Invité dans le groupe Les Supras Béninois, l’international béninois, le milieu de terrain Rodrigue Kossi Fiogbé se livre aux questions des amoureux du football. Très ouvert et dans une ambiance conviviale, l’ancien joueur des Buffles Fc de Parakou est revenu sur ses débuts au football et sa carrière. Le joueur du Club Africain de Tunis âgé de 20ans qui mesure 1m80 pour 72 Kg évoque aussi sa participation à la Can Egypte 2019 et ses projets d’avenir.
Rodrigue Kossi et le football, où tout a commencé ?

Tout a commencé dans les rues à travers les tournois de quartier, et les championnats scolaires. Plus précisément à Parakou, la ville qui m’a vu grandir. Après la rue, j’ai joué à Réal sport de Parakou (actuellement en Ligue 1 au Bénin) où j’étais le capitaine avec plusieurs trophées avant de rejoindre les Buffles Fc de Parakou. Actuellement, je suis sociétaire du Club Africain de Tunis.

Parlez-nous bref de votre passage chez les Buffles Fc de Parakou, actuel triple champion du Bénin en titre ?

Avec les Buffles du Borgou, en 2015, j’ai remporté la Coupe du Bénin, et fini en tête du classement du championnat de transition qui n’était pas allé à terme. En 2016, j’ai été Vice-champion de la Coupe du Bénin. En 2017, j’ai été Champion du Tournoi GARF-AFRIQUE qui était organisé avant le championnat proprement dit. Lors de ce tournoi, j’ai marqué 4buts et fais trois passes décisives. Lors de la saison 2017-2018, nous avons fini Champion de la Ligue1 du Bénin. J’ai eu l’insigne honneur d’être le joueur le plus utilisé et le plus discipliné et aussi 2ème meilleur buteur du club. En 2018, j’ai participé aux préliminaires de la Champions League Africaine face à l’Asec Mimosa de la Côte-d’Ivoire.
En tant que milieu défensif, qu’est ce qui peut expliquer l’efficacité devant les buts ?

Nous étions confrontés à un manque de réalisme devant les buts. Malgré l’effort collectif, je me suis dit que je peux apporter un plus offensif à mon club, et d’ailleurs selon des matches et l’équipe qu’on devrait rencontrer, j’étais utilisé au poste de 8 également. Le but peut venir de n’importe quel joueur, il faut juste y croire, et se surpasser au-delà de sa tâche.

Aujourd’hui vous avez franchis un cap en intégrant l’un des plus grands clubs de la Tunisie, le Club Africain. Comment vous êtes arrivés là ?  
 D’abord, j’étais en contact avec un Mr (inconnu) via internet depuis 2016 qui m’avait dit qu’il faut que je franchisse des paliers pour pouvoir accéder à des offres d’invitation parce que je lui avais fait part de ma volonté d’aller m’essayer hors du pays. Ça été également l’une des sources de motivation à chercher plus haut en me battant davantage, car j’avais mon destin entre mes mains, si je devrais avoir la chance de quitter le pays pour un test. Du coup après le match des éliminatoires de la Can Junior 2018 auquel j’ai participé, contre le Ghana, j’ai eu l’offre d’aller m’essayer au club Africain. Le Manager du club s’était aussi inspiré du match aller au Ghana pour valider ma venue au club.

Votre intégration au sein de votre nouveau environnement comment ça s’est passé ?
 Ce n’était vraiment pas facile loin de la famille. J’étais beaucoup plus attaché à la famille, c’était un calvaire. Je découvrais un autre monde, une autre culture, je devrais désormais vivre seul et me battre seul. La concurrence est et demeure rude, car il y a de grands joueurs qui n’ont plus rien à prouver au même poste que toi. Des joueurs ayant joués à l’Olympique Marseille, Lyon pour ne citer que cela, ayant participé à la Coupe du monde 2018. Mais par la grâce de Dieu, j’ai finis par m’adapter à l’environnement. Je devrais intégrer en premier lieu l’équipe U23. Mais, j’ai été directement amené au niveau des séniors pour le test. Le coach Belge qui était à la tête du club avait validé mon test après deux semaines. Dès lors, j’ai toujours été avec l’équipe sénior. Excepté certains matches en fonction du temps de jeu au cours de cette saison que je joue avec l’équipe Réserve. Mon premier match de championnat était à l’extérieur. Ce match m’a révélé davantage au public, ce qui a incité le coach de m’inscrire à la Liste de la CAF pour la Champions League Africaine. La même année, j’ai donc participé à la phase de groupe de la Champions League Africaine.
Depuis un bon moment, on ne vous voit plus dans l’effectif de l’équipe A du Club Africain…

Rire ! Dans le football, il y a des hauts et des bas comme partout d’ailleurs dans la vie. En plus de cela, chaque Coach a sa manière de voir le football, il faut toujours respecter le choix du coach et toujours continuer à travailler. Il ne sert à rien d’en faire de comparaison, j’essaye d’être toujours le plus professionnel que possible, c’est le plus important. D’ailleurs, chaque weekend, je joue le championnat de l’équipe U23 quand je ne suis pas convoqué avec l’équipe A. Mes performances associées au sénior m’ont permis d’être distinguées meilleur joueur étranger de la saison 2019. L’important, c’est de ne jamais baisser les bras et toujours continuer à progresser. Au club africain, j’ai fait 24 matchs 5 passes décisives, 4 buts (Sénior/U23).

Quels étaient vos sentiments suite à l’annonce de votre première convocation chez les A ?
 J’étais très fier, une immense joie… Le petit Rodrigue appelé en A. C’était un objectif qui était dans un coin de ma tête qui s’est vu réalisé ce jour. En plus, c’était lors d’un match décisif où le match dépendait de la qualification à la Can ou non du Bénin. C’était magique tout simplement. On profite pour rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits. Car, quand tu sais d’où tu as quitté, tu ne peux que rendre grâce et continuer à travailler davantage, car le meilleur reste à venir. En amical le 06 Septembre 2019 en France, j’ai marqué un but à la Seydath Tchomogo. C’est un moment inoubliable. Au passage, un grand respect à mon aîné Seydath Tchomogo, tous ces grands joueurs qui ont servi notre équipe nationale nous ont inspirés. Je sais que la frappe est l’une de mes qualités. Je me suis juste appuyer sur l’un de mes points forts. Je n’ai pas réfléchi une seconde. Je savais que j’allais frapper que la balle vienne sur mon pied gauche ou droit. En plus on n’avait rien à perdre, on était mené 1-0. Avec la chance le ballon ait été contré, pour changer de direction, le but est ainsi inscrit, et m’a permis d’avoir un record. Mais le plus important, c’était la joie d’avoir aidé mon équipe à revenir au score. C’est touchant.

Vous faites partie de nos héros de la Can 2019. Qu’est-ce que cela vous a apporté concrètement en tant que joueur ?

Beaucoup de bonnes leçons. La Can est un évènement qui se vit, ça ne se raconte pas. C’est toute une autre sensation. J’ai beaucoup appris, ça me servira à franchir d’autres paliers. C’est une chance d’évoluer aux côtés des joueurs comme le Capitaine Stéphane Sessegnon, le sympathique Michael Poté et le très calme Khaled Adénon. C’est une chance et il faut en profiter tout simplement. Ils ont une énorme carrière, être à côté de ces grands est une bonne occasion en or d’apprendre beaucoup d’eux sur tous les plans. Je les salue et remercie au passage pour leur accueil. Ils sont très humbles et facilitent l’intégration des nouveaux notamment des plus jeunes. Et le résultat ça se voit, la solidarité nous fait aller plus loin, et c’est ainsi nous pouvons aller encore le plus loin possible.

Parlez-nous de vos projets à court et à long terme…

Rien d’autres que de donner la meilleure version de moi-même. Je dois progresser tout en m’inspirant des bonnes leçons, afin de mieux servir mon club et surtout mon pays à chaque fois que l’occasion se présentera. Je ne me suis pas défini de limite. Rien que la progression et avoir une excellente carrière.

Rodrigue, en tant que footballeur, quel est votre plus beau et mauvais souvenir ?

Mon plus beau souvenir, c’est le moment magique vécu à la Can 2019 en passant par le match contre le Togo, et mon but face à la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas de pire moment, je transforme chaque moment comme un plus. Je libère le négatif et garde le positif.

En cette période de crise sanitaire, que fait Rodrigue Kossi pour maintenir la forme ?

Le Staff a instauré le Cyber entraînement que chaque joueur exécute avec un respect rigoureux, suivi notamment par le préparateur physique. Je profite pour me ressourcer également. C’est une occasion de penser à soi et en prendre soin.

Quel Ecureuil vous inspire le plus ?

J’admirais le Capitaine Stéphane Sessegnon à la Télé. Je ne savais pas que j’allais pouvoir être un jour son coéquipier et profiter de tous ses savoirs en live sur un même terrain. Mais retenons que je m’inspire de tous les joueurs de l’équipe sur tous les plans. Ils ont de belles carrières, il faut juste s’inspirer au maximum d’eux.

Réalisation : Sènankpon Pérez Lekotan  

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