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Handball – Coupe d’Afrique des Clubs Champions Hommes : « Il faut avoir des rêves, il ne faut pas être un rêveur » ; Major Jean Sodji, Vice-président Adjidja Hbc

98 033 vues , dans Actualité Handball Infos Sports , le 7 juin 2023 Étiquettes :



L’équipe masculine de Adjidja HBC a créé la surprise la saison écoulée en bousculant la hiérarchie. Sacrée championne, elle s’apprête à représenter le Bénin à la Coupe d’Afrique des clubs champions et au championnat des vainqueurs de coupe. Le vice-président de Adjidja handball Club, le Major Jean Sodji, dans un entretien exclusif accordé à Banouto, revient sur le parcours de sa formation et sur les prochaines joutes continentales.

Quel a été le sentiment qui vous a animé ce soir-là, quand votre club a renversé la hiérarchie en mettant fin au règne sans partage de Flowers ?

Un sentiment de joie, un sentiment de mission accomplie. Puisque, pour ceux qui ont eu droit à mes rares interviews, je n’avais eu de cesse de dire que je suis là, dans le but de bousculer la hiérarchie du handball. Si au lieu de bousculer, je suis arrivé à renverser, vous imaginez. C’est un grand sentiment de satisfaction et au-delà même. Il a fallu trois ans pour notre bureau exécutif pour en arriver là.

Quels sont les éléments qui vous ont permis de hisser le club à ce niveau ?

D’abord, c’était un bureau qui jouissait d’une cohésion sans nul pareil. C’était un bureau qui savait où il allait parce qu’il s’est fixé un objectif clair comme pré énoncé. Ensuite, il y a eu un travail de fourmi. Cela veut dire quoi ? Vous savez, gérer un club sans sponsor en face d’autres clubs qui sont gâtés par les grandes sociétés de la place, il fallait un contact permanent avec les joueurs. Il fallait les convaincre du sens sportif de la compétition au-delà de ce que cela peut amener comme intérêt pécunier. Cela a été un travail quotidien, dans la douleur parfois parce que les plus faibles ont cédé au pouvoir de l’argent et ont quitté le navire. Donc, le secret a été la proximité avec les joueurs, un travail de tous les jours pour maintenir la cohésion au sein de l’équipe et faire valoir le sens sportif de tout ce qu’on faisait. Et, au bout, je pense qu’ils ont compris que c’était très intéressant d’être champion. Ceci dit, on s’organisait pour quand même de légers accompagnements de nos joueurs, en face des rémunérations mirobolantes qui pourraient les attirer. Nous avons su les garder. Donc, on a eu un esprit de conducteur d’hommes.

Aujourd’hui, qu’est-ce que ce titre change dans la vie du club ?

En fait, ça a changé beaucoup de choses dans la vie du club. D’abord, les joueurs ont compris, qu’aujourd’hui, on n’a pas besoin de grands moyens pour faire de grandes choses. La cohésion et le don de soi peuvent produire un résultat. Mieux, nous ne sommes plus, aujourd’hui, à la phase de dire, nous allons défendre notre club. Nous devenons un identifiant national aujourd’hui parce que dans les joutes continentales à venir, nous allons, par la grâce de Dieu, être les représentants du pays. Et, cela interpelle à plus d’un niveau. Ce n’est plus le niveau compétition, championnat national. Donc, ce titre a changé les ambitions du club.

Comment comptez-vous aborder ce baptême de feu au plan sous régional ?

D’abord, on ne change pas l’équipe qui gagne. Si en trois ans, on a pu réussir à se hisser au sommet de notre championnat, cela veut dire que le club a quelque chose. Donc, le club compte garder son sens d’organisation, son sens de sacrifice, de don de soi. Et, ensuite, nous savons qu’à ce niveau, le sport nécessite de gros moyens. Nous en appelons déjà à la hiérarchie, aux compatriotes pour que nous soyons suffisamment accompagnés pour aller loin que les autres clubs ne l’ont fait. Aucun béninois n’est de trop pour nous accompagner. D’ailleurs, cela a été l’une des raisons de notre cérémonie de présentation de trophée. Nous connaissons la limite de nos moyens. Nous sommes venus dire voilà. Nous venons d’accomplir ceci. Ça sollicite de nous un sens du devoir. Nous allons plus loin. Nous avons déclaré lors de cette cérémonie que nous ne représentons plus l’armée, nous représentons toute la nation à l’étranger. Venez donc nous accompagner pour nous aider à parfaire notre savoir-faire. Personne ne sera du reste. La presse sera la tête de proue pour nous vendre chers pour dire allez les accompagner parce qu’ils sont sérieux. Vous avez vu avec peu de moyens ce qu’ils ont fait, si vous les accompagner, ils iront plus loin. Et, notre organisation sera telle que vous n’allez pas diagnostiquer en notre sein des dilapidations de fonds. Nous ne voulons même pas avoir de contact avec l’argent. S’il y a des donateurs, ils seront en même temps membres du comité de gestion. Ce pourquoi on est venu solliciter leur argent, ils vont participer à sa réalisation. Si quelqu’un nous donne de l’argent par exemple pour les maillots, il est libre d’aller choisir celui qui va réaliser les maillots et le payer directement. Donc, cette probité est disponible d’avance. Nous n’allons pas nous présenter comme des rats d’égouts. Si quelqu’un veut nous payer les billets d’avion ou l’hébergement, la personne peut aller payer directement les billets ou les frais d’hôtels. S’il y a des primes à payer aux joueurs, le donateur peut virer les fonds directement dans le compte de chaque joueur.

Parlons de la préparation de l’équipe. Avez-vous déjà eu des séances avec le staff pour définir un plan de préparation de l’équipe ?

Je suis vice-président. Le président étant absent j’assume les fonctions du président. J’ai convoqué par deux fois déjà le staff pour leur demander leur plan de travail. J’ai demandé, au besoin, s’il faut les renforcer. Ils doivent sortir un plan de préparation que nous allons ensemble évaluer et valider avant d’enclencher les préparatifs réels.

Donc, l’équipe sera renforcée…

Forcément. Mais pas comme les pratiques qu’on a observées. Je n’aurai pas de mercenaires recrutés pour jouer la Coupe d’Afrique, non. Le mercato réel, je vais le faire et ceux que je vais recruter pour intégrer mon équipe, je ferai la préparation avec eux. Et même de retour de la Coupe d’Afrique, ils seront les membres de l’équipe. Je n’aurai pas de mercenaires piqués par ci par là, dans les équipes de la place. Sauf exigence particulière du comité Exécutif de la Fédération béninoise de handball, Adjidja entend faire différemment les choses.

Quel est l’objectif du club à la coupe d’Afrique des clubs champions ?

Passer au moins le premier tour. Il faut avoir des rêves positifs. Il faut avoir des rêves, il ne faut pas être un rêveur.

Avez-vous un message à l’endroit de la hiérarchie militaire, de la fédération et des supporters ?

Ce serait une redite. J’ai eu tout un podium avec les médias pour rendre compte officiellement à ma hiérarchie. J’ai lancé aussi l’appel que j’aurai besoin d’eux et que je vais suffisamment les bousculer. J’ai eu le culot de dire à un Général, Mon Général je vais vous déranger. Donc, je leur réitère cet appel de garder à l’œil qu’une équipe militaire est devenue championne. Et que quand c’est des militaires qui vont représenter le pays, le peuple attend mieux. Cet appel est lancé aussi à l’endroit du peuple lui-même. Il doit savoir qu’on n’envoie pas une armée avec des bâtons pour aller combattre les chars. Le peuple doit nous aider à nous équiper.

Source : Banouto

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