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Autres Disciplines / Football de Table : « Nous sommes devenus la vitrine de l’Afrique »; Delano Hountin Kiki



Le numéro 5 de la deuxième saison de l’émission « Bénin Sport à Cœur Ouvert » a reçu, ce jeudi 23 avril 2020, le président de la Fédération béninoise de Football de Table, Delano Hountin Kiki. Avec lui, il a été question de la naissance du Football de Table encore appelé Baby-Foot au Bénin, de la Confédération africaine et des dispositions prises pour la vulgarisation de la discipline au Bénin.

Parlez-nous de la naissance du Football de Table au Bénin ?

Je voudrais parler d’abord de la naissance du babyfoot dans le monde avant de revenir sur sa naissance au Benin. Le Babyfoot ou le Football de Table ou encore Kicker en Belgique est d’origine européenne. L’invention du Babyfoot, ou du « football de table », n’est pas clairement établie. C’est en France et en Allemagne que les premières « tables » de football voient le jour. Pour certains, c’est Lucien Rosengart, mécanicien d’une usine automobile qui serait l’inventeur du premier «Baby ». Ce jeu apparût au Benin dans les années 80 et 90. Le <<football de table>> est actuellement établi au rang des sports dans le monde. La passion aidant, nous avions commencé en 2010, la promotion du babyfoot avec la création de clubs et la formation des athlètes. Des suites du travail en amont exigé par la Fédération Internationale du Football de table (ITSF), nous avions en 2016 été reconnus et affiliés à l’instance internationale.

Nous constatons que le Bénin est le carrefour du Football de Table dans la région. Quelle est votre force ?

Il faut dire qu’après l’Afrique du Sud, le Bénin est le pays africain qui prend au sérieux, qui croit en cette discipline et qui participait aux grandes assises tenues par les nations européennes. Nous sommes donc devenus très rapidement, la vitrine de l’Afrique. Notre force réside dans notre capacité technique et dans le sérieux que nous y mettons. L’ITSF nous propose comme terre technique aux nations africaines dorénavant membres de la fédération internationale.

En un an, les acteurs du Football de Table du Congo-Kinshasa et du Nigéria ont pris part le Bénin. Que peut-on retenir de leur passage ?

Nous pouvons retenir que le football de table commence par se formaliser en Afrique et les gouvernants qui s’y intéressent se donnent les moyens nécessaires pour en être la référence. Si ces pays ont pris la peine de se déplacer sur Cotonou pour le babyfoot, c’est que notre travail, quand bien même discret, est reconnu. Populaire et d’enjeu mondial, la représentation sur table du sport Roi, reste rarement indifférent. L’amateur du football, est souvent attiré par le babyfoot. Femmes comme hommes y trouvent équitablement leur compte. Aujourd’hui, la Fédération Internationale est membre *observateur* de l’association mondiale des fédérations internationales sportives. Par conséquent, le babyfoot n’est plus seulement un jeu mais a gagné le rang de sport.
Entre-temps vous étiez aussi à Lomé pour une visite, avec un tournoi gagné par le Bénin. Quelle était le but de cette visite au Togo ?
 Nous avons effectué une visite amicale à côté, aux athlètes togolais et à leur jeune fédération, affiliée cette année même. En effet, c’était pour nous, l’occasion de jauger nos athlètes, et d’apprendre des athlètes togolais. Il faut reconnaître que le Togo lors de la guerre civile, a renforcé le Benin en babyfoot grâce à l’arrivée des réfugiés avec leurs tables de jeu. Nous avons remporté ce match amical contre le Togo, comme tous nos matchs amicaux avec les autres nations qui sont venues au Benin.

Dites-nous concrètement ce que la Fédération béninoise de Football de Table a gagné après tous ces rendez-vous ?

Nous avons reçu au Bénin le Congo et le Nigeria également en match amical. Nos athlètes ont gagné de la maturité, plus de visibilité en ce qui concerne le travail de la direction technique et pour la fédération, le suivi d’un rêve. Vous savez, notre engouement pour le babyfoot, a l’air ridicule pour certains, mais nous savons ce que nous faisons. Nous travaillons stratégiquement pour l’avenir.

Le Congo-Kinshasa avait accueilli du jeudi 13 au dimanche 16 février 2020, les travaux du Congrès constitutif de la Confédération africaine de Football de Table. Au terme des travaux, vous êtes élus comme Trésorier général. Parlez-nous de comment vous en êtes arrivé là et vos impressions ?

J’ai eu la chance de représenter la Fédération Béninoise de Baby-Foot. Au terme des travaux, je suis élu comme Trésorier général. Je rappelle que l’Honorable Ilanga Bienvenu du Congo-Kinshasa est le président alors que le Camerounais Jules Epotie assure le secrétariat général. En effet, 13 nations étaient invitées et représentées à cette assemblée générale, et il fallait un bureau restreint de cinq membres. Le Congo s’imposait déjà comme pays organisateur et le tout le congrès était financé par le gouvernement Congolais. La présidence revint donc au Congo. Le Cameroun s’était positionné au poste de secrétaire à cause du rôle qu’il a joué lors des travaux. Le poste de la trésorerie nous est donc revenu sur la base de nos performances lors des rapports nationaux.
Pourquoi un groupe si réduit ?

Vous avez fait un  très bon constat. C’est un bureau de cinq membres : Bénin, Congo, Cameroun, Côte d’Ivoire, Zimbabwe. Nous avons voulu un bureau restreint pour concentrer nos efforts sur les enjeux futurs. La coupe du monde de 2021 et la Can de 2022 se préparent ! 

Justement Président on vous sait très ambitieux. Le Bénin est-il candidat pour la Can 2022 ?

Non. Nous ne nous sommes pas encore déclarés candidat car une CAN, c’est tout d’abord de la logistique. Mais ce qui est bien et peut nous avantager est que le gouvernement congolais a promis financer en partie la Can 2022. Seul le Cameroun s’est déclaré candidat. Aujourd’hui, je préfère que mon pays soit champion d’Afrique qu’organisateur de la CAN, à défaut.

Après, cette Assemblée générale, la suite et les perspectives ?

Comme perspectives, nous voulons passer  de 13 pays à plus. Nous tenons également à asseoir une digne organisation qui profitera aux athlètes. Enfin, permettre au Benin, d’être champion du monde du football de table, car nous avons naturellement de bons joueurs, de très bons même !
Quelles sont vos relations avec les autorités en Charge du sport béninois : Ministère des Sports et Comité national olympique et sportif béninois ?

Toutes les autorités sportives connaissent notre existence car nous échangeons des courriers et nous discutons des fois, de vives voix. Sauf que le Football de Table n’est pas encore reconnu comme sport au Bénin. Il paraît que le ministre des Sports doit donner son dernier mot. Je discute souvent avec le directeur des sports d’élite, Bonaventure Codjia et également avec le Directeur de cabinet du ministre Guillaume Ernest Sossou. Tout ce qui a été demandé comme démonstration et documents à fournir ont été effectifs. Tous mes déplacements à l’international sont connus du Cabinet du ministre, ainsi que  beaucoup d’autres choses que je ne voudrais pas étaler ici. Je ne sais pas si c’est le lieu d’en parler, mais je m’en arrête là. Tout ce que je sais, est que nous permettons aux jeunes de jouer et de jouir de leur passion. Tout ceci se fait sur fond propre depuis 2016. Voilà là où nous en sommes pour le moment. Nous sommes toujours en attente.
Vous avez une direction technique nationale. Quelle est la politique mise en place pour recenser tous les jeunes qui font du Baby-Foot (Football de Table) qui devraient être votre vivier ?

La politique de la direction technique réside dans la formation des athlètes au sein des clubs. Il est difficile de mobiliser en bloc l’équipe nationale, alors nous surfons beaucoup plus sur des rencontres périodiques et nous faisons l’effort d’apporter au Club, une assistance technique sommaire.
Quelle est la politique mise en place pour la promotion du Baby-Foot (Football de Table) au Bénin ?

Notre stratégie repose sur les lieux de jeu pour la détection des talents que nous insérons dans les clubs. Car beaucoup ne savent pas encore qu’il existe une organisation mondiale et de même qu’une nationale autour du Babyfoot. Notre difficulté réside dans la ‘’non ‘’ reconnaissance de nos tables traditionnelles. Cinq types de tables sont homologués dans le monde dont le Bonzini connu de tous. Mais c’est difficile de trouver l’original. Cependant, nous identifions déjà sur les tables traditionnelles, les athlètes du futur.

Votre conclusion
Je pense que Benin Sport fait un grand effort pour demeurer la meilleure presse sportive en ligne. Je suis un observateur fin de tout ce qui bouge, alors je loue le travail qui se fait en amont et le rêve qui se dessine. Le coronavirus, est une évidence aujourd’hui. Et j’ai eu la chance de côtoyer cela de près car j’étais à Paris quand la pandémie a exigé un confinement général et obligatoire. Alors bravo pour ce qui se fait au Benin pour le moment, le pire est en train d’être évité.

Réalisation : Sènankpon Pérez Lekotan  

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